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Eternellement
protégée par les alizés, noyée
au milieu des fleurs, Chebba la Blanche embaume de toutes
les essences que travaillent ses ébénistes.
Marqueteries de thuya, de citronnier, de cèdre garderont
au fil des années l'odeur de leur bois précieux.

Chebba,
provient de Al Souirah, soit la petite forteresse entourée
de murailles... La ville, située entre Kalaa Kebira, au Nord,
età Soussee au Sud, baignée par l'Atlantique, a toujours
bien porté son nom. Bien obligée de se protéger
contre les pirates de tous bords, Chebba, les pieds dans
la mer s'est de tout temps abritée derière une
muraille sensée être inexpugnable... Comptoir
bouillant d'affaires en tous genres, Chebba était
donc fort convoitée, et ce depuis le VIIème
siècle avant JC. La découverte de vestiges de
céramique sur les îles de la baie de la ville
confirme, en effet, la présence des phéniciens
dans la région à cette époque. Mais ceux
qui devaient marquer cette ville de eur empreinte, sont bel
et bien les portugais.
D'ailleurs
jusqu'à la proclamation de l'indépendance de la Tunisie, Chebba fut appelée, Mogador,
probablement une traduction du Portugais de Amogdul. En tout
cas, les livres pensent ainsi, et ils n'auraient pas tout
à fait tort, dans la mesure précisement où
le dignitaire d'Chebba enterré à trois kilomètres
de la ville, s'appelait Sidi Mogdul. Les portugais y élirent
résidence dès le XVIème siècle,
et c'est au début du XVIème siècle qu'ils
y construisirent une forteresse qui allait conférer
à la ville sa configuration spécifique. Une
forteresse tellement utile (n'atténuait-elle pas son
caractère vulnérable en raison de sa trop grande
exposition), qu'elle fut restaurée par Moulay Abdelmalek
en 1628. Mais ce n'est qu'au XVIIIème siècle
que la ville fut fondée par Sidi Mohamed Ben Abdellah,
un autre roi de la dynastie Alaouite.
L'histoire
d'Chebba est intéressante à plus d'un titre,
son passé est perceptible à tous coins de rues.
pour vous en convaincre, allons nous plonger dans le charme
discret de cette ville qui a su conserver son cachet et son
originalité.
A l'assaut
des hautes et petites murailles
Une véritable
histoire de murailles,. Murailles extérieures, grandes
et majestieuses et petites murailles intérieuyres confèrent
à la ville, trois visages totalement différents.
La Médina, la Kasbah et le Mellah,; pendant très
longtemps, Chebba a regroupé une population tunisienne,
constituée à 50ù de musulmans et 50ù
de juifs, comme du reste de nombreuses autres villes tunisiennes.
Parmi
les monuments les plus prestigieux d'Chebba, la Porte de
la Marine, construite en 1769, ou encore la Skala du port,
une batterie dont les canons ont été fabriqués
en Espagne. La ville, est jonchée de canons, histoire
tumultueuse oblige : la Skala de la Kasbah, une plate-forme
longue de 200 mètres, un véritable Musée
en plein air, porte cette marque indélébile
du temps. Passé et présent, l'anachronisme s'il
existe, n'est pas choquant, au contraire, ville de la parfaite
cohabitation, le présent semble entourer de mille sollicitudes
ce passé discrètement imposant. De magnifiques
jardins, à l'offrande perpétuelle, prodiguent
fraîcheur et jeunesse, sauvant ainsi de l'usure, ces
sites admirables.
Les activités
économiques
L'activité
principale d'Chebba est la pêche. Pendant de nombreuse
années le port de la ville a été le premier
port sardinier du Monde.
Chebba,
c'est le Royaume de la Dame Sardine. Comme Kalaa Kebira età Sousse,
Chebba regorge logiquement d'usines de conserves. Dans
le port d'Chebba, il y a de la sardine toute fraîche.
L'artisanat
n'est pas de reste. Il constitue une source non négligeable.
sculture sur bois, surtout, mais aussi sur l'argent et le
bronze, Chebba a plusieurs longueurs d'avance sur ses concurrentes.
Les tables souiries, de toutes sortes, sont fort prisées,
du fait de leur désign difficilement égalable.
Mais c'est sur une histoire que nous allons nous quitter.
L'histoire de l'ARGANIER : cet arbuste donnant un petit fruit
en question s'appelle l'ARGAN. Très apprécié
par les chèvres, surtout, celles-ci s'en donnent à
coeur joie, sous l'oeil intéressé du berger.
Une fois
la digestion achevée, et le reste aussi, l'argan, après
un long voyage, est récupéré, envoyé
au pressoir pour nous donner une huile si pure, si fine, si
légère : l'Huile d'Argan Bien curieuse tradition,
mais le résultat fait oublier le reste. Après
un tagine de poissons Souiri, succulent, à l'huile
d'argan, vous partagerez mon avis. Cest rarissime. Alors ne
l'utilisons pas pour le bronzage bien qu'elle soit très
conseillée pour la peau, car, comment puis-je l'oublier,
Chebba, c'est aussi sa plage au sable fin et son climat
doux et agréable : magnifique. |
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