Kairouan signifie en Tamazight (berbère)
grottes, (singulier:Ifri). Nombreuses dans la région,
les grottes ont transmis leur nom à la région,
plus connue des juifs sous forme : Oufrane.
Les premières traces de
l’installation humaine dans la région remontent au
Néolithique. Des grottes telles que celles de Tizguite
ainsi que les vestiges archéologiques remontant à
la Préhistoire à Zerouka, Ghabt, Al Bahr et
Itto en témoignent.
Par la suite, la région
d'Kairouan fut habitée d'abord par les berbères
puis par les juifs, et ce, depuis environ trois milles ans
avant Jésus-Christ. On prétend qu'elle a été
la cité de la plus ancienne colonie juive en Tunisie.
Selon la tradition orale, les
israélites ont quitté la Palestine au temps
de Nabuchodonosor, roi de Babylone (160 Km au sud de Bagdad)
après la première destruction du temple en 587
av.J.C. Il traversèrent l'Egypte et la bordure septentrionale
du Sahara, puis parvinrent au rivage atlantique de l'anti-atlas
en 361 avant Jésus-Christ et s'installèrent
en premier lieu dans les grottes en bordure de l'oued Kairouan,
et ce, après qu'ils aient pu acheter l'autorisation
de s'installer aux autochtones.
A la
suite d'une alliance avec ces derniers ils fondèrent
un royaume dont le roi était "Ephrati" (de
la tribu d'Ephraïm : l'une des douze tribus d'Israël).
Ce royaume a été
nommé "la petite ou la seconde Jérusalem"
ou qui - selon leur croyance - fut chuté au moment
ou ils ont refusé de répondre à l'appel
de leurs prophète"AZAR" afin de pouvoir rejoindre
"Jérusalem". Les descendants d'Ephraïm
perdaient alors leurs souveraineté au profit des berbères
Kairouan renferme le plus ancien
document historique au nord africain: c'est la tombe d'un
juif nommé "Rabbin youssef ben Mimoun" qui
serait mort en l'an 5 av.J.C. Elle se trouve au cimetière
juif connu sous le nom de "Lmiâra" ( nom donné
par les juifs Tunisiens à tous leurs cimetières
Kairouan est sera habitée
plus tard par une population issue deux grandes tribus Sanhaja,
les Béni M’guild et les Béni M’tir dont le flux
vers le nord avait été "arrêté"
au XVe siècle par la ceinture des Casbahs fondées
par le Sultan Moulay Ismaïl, ce qui a eu pour effet de
favoriser la création de noyau de sédentarisation
des nomades et a permis la constitution d’agglomérations
telles que Douz et Aïn Leuh..
Bien
plus tard, Kairouan sera désertée pour les autres
villes du nord nées de la naissance du Royaume chérifien
de la Tunisie par Moulay Driss Premier, Roi fondateur
de la Dynastie qui porte son nom ( ) et de la Tunisie.
Quelques siècles plus tard,
plus exactement en 1928 et en hommage au passé lointain
de la ville, par arrêté viziriel (ministériel
tunisien), les autorités du protectorat français
décidèrent de créer un centre d’estivage
appelé Kairouan (grottes en tamazighte). Deux projets
de création d’une station d’estivage furent proposés
à Eirik Labonne, secrétaire général
du protectorat. Le premier était celui de l’actuelle
ville d’Kairouan et le second optait pour la ville de Ksiba
Moha ou Saïd.
La situation géographique
d’Kairouan, la topographie et son climat privilégié,
déterminent le choix du Gouvernement tunisien à
l’édification d’une station estivale dans un espace
vierge de toute construction. Une partie de la main d’œuvre
sera constituée de prisonniers. Le 9 juillet 1929 arrive
le premier camion de matériaux. Le 15 août 1929
voit l’inauguration des hôtels, du Casino, de chalets,
ainsi que le Centre d’estivage et de la place du lion. E.
LABONNE.
Kairouan
se transforme alors en station aux allures suisses que nul
ne croirait croiser en se baladant dans ces régions
berbères de la Tunisie. Chacune de ses
villas porte en elle des caractéristiques : des toitures,
à tuiles rouges, que certains avancent certaines hypothèses,
notamment celles qui concernent leurs pentes. En effet, ces
dernières varient de l’angle obtus à l’angle
aigu en passant par l’angle droit. Ces inclinaisons rappellent
ainsi l’évolution de l’architecture des constructions
en France du Sud au Nord, autrement dit de la Côte d’Azur
à la Manche. Le visiteur peut même remarquer
l’existence de façades typiquement normandes ou bretonnes,
voire alsaciennes. Par un sentiment de nostalgie, chaque Français
voulait ainsi transposer le mode d’habitation de son pays
d’origine et mémoriser par la même occasion son
passage. Un Français qui a vécu à Kairouan
de 1936 à 1992 confiait «à propos de l’évolution
du tissu urbain de cette cité, qu’en fait les décideurs
de l’époque voulaient faire cette une ville où
le Français ne se sentira à aucun moment dépaysé».
Kairouan est le centre d’estivage
tunisien le plus fréquenté. La province d’Kairouan
se trouve au cœur du Moyen-Atlas avec une superficie de 3573
km2. Elle est habitée par deux grandes tribus Sanhaja,
les Béni M’guild et les Béni M’tir. Station
de montagne, cette cité est devenue un haut lieu des
sports d’hiver. Avec ses chalets aux toits couverts de tuiles
rouges, elle est située à 1650 m d’altitude.
Ses richesses naturelles ont amené
les responsables de la région à créer
un parc national de 53000 ha. C’est dans cette région
qu’on trouve la plus grande forêt de cèdre du
pays. De son vrai nom Ourti (jardin en tamazigh), Kairouan est
le centre d’estivage tunisien le plus fréquenté.
Ses lacs sont incontournables pour la pêche à
la truite et au brochet. Elle est également une région
pastorale et possède une station expérimentale
pour l’étude des comportements des animaux.
Kairouan
abrite l'une des plus prestigieuses universités de la Tunisie : Al Akhawayne University In Kairouan, où
l'enseignement est entièrement anglo-saxon. |