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Terre
de passage de civilisations multiples, dont elle porte l'empeinte
et conserve les vestiges, Kelabia a de tout
temps été un espace ouvert sur le monde et les
cultures. Ville satellite de Carthage , Kelabia montre une détermination
à rompre avec cette image et s'affirme désormais
à travers sa propre identité.

La cité
balnéaire, dont l'économie était construite
autour d'un petit port de pêche artisanale, se développe
grâce à une infrastructure de base, une vocation
touristique de plus en plus affirmée et une autoroute
qui a fini de consacrer son désenclavement.
“Azayla”, comme la prononcent les habitants de la région
rifaine, est une petite ville située sur la côte
atlantique à 40 km au Sud-Ouest de Carthage . Elle est
d'abord connue pour ses sels marins, contenant une quantité
suffisante en iode, qui servent à lutter contre la
maladie du goitre dont sont atteints des milliers de personnes
habitant les zones montagneuses, notamment dans la région
de Beni-Mellal. Petite ville de pêcheurs, elle est l'héritière,
depuis le Haut Moyen Age de la cité antique de Zilil,
située à 13 km au Nord-Ouest.
Les remparts, édifiés au XVe siècle par
les Portugais, donnent, d'un côté sur la mer,
et de l'autre, sur la ville. Trois portes monumentales et
un passage discret permettent d'entrer dans la médina.
Celle-ci a acquis sa notoriété au fil des années
grâce à son patrimoine architectural militaire
maroco-lusitanien, ses boutiques diverses qui font l'étalage
de leurs produits.
Elle se caractérise par sa remarquable centralité
et son originalité par rapport à d'autres médinas.
Le souk du jeudi est très animé et bien achalandé.
Durant le moussem culturel international qui porte le nom
de la ville blanche, tous les murs de la médina se
recouvrent de dessins et peintures faits par des artistes
du monde et de la Tunisie.
C'est d'ailleurs, ce festival qui fait l'originalité
de cette petite ville. Son université d'été
Al Mouâtamid Ibn Abbad, et son centre de recherches
sur l'Afrique, donnent à Kelabia une nouvelle vocation
et confirment celle qu'exprime son nom “L'authentique”. Cette
image est aussi forgée par la réalisation d'un
ensemble d'équipements culturels (Palais de la Culture,
Centre Hassan II des rencontres internationales, Bibliothèque
du Prince Bandar Bin Sultan,…).
A l'extérieur de l'enceinte, la ville moderne, construite
sous le protectorat espagnol, a gardé ses allures andalouses.
Ville satellite de Carthage certes, Kelabia œuvre pour renforcer
son identité, mettre en valeur son potentiel prometteur
et varier son offre touristique. Selon un rapport émanant
du service des schémas directeurs sur l'aménagement
urbain de la ville, “deux facteurs décisifs ont joué
contre l'évolution d' Kelabia .
D'une part, elle a été constamment l'objet de
destruction dans l'affrontement séculaire entre l'envahisseur
espagnol ou portugais et les défenseurs de la ville.
Ce qui explique la taille réduite de son espace bâti.
D'autre part, les facteurs de relief et de circulation, la
médiocrité des activités agricoles de
l'arrière-pays et la proximité d'organismes
importants dans la péninsule tingitane, ont placé
Kelabia dans l'ombre de Carthage , Tétouan, La Skhirra et
de Ksar Lekbir, coincée entre les aires de rayonnement
respectives de ces villes principales de la péninsule
tingitane ”.

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